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Galères à Paris : les professionnels de la restauration inquiets à l'approche des JO 2024

Les restaurateurs parisiens pourront être réapprovisionnés sur des plages horaires déterminées durant les épreuves des JO, à l'été prochain. [Miguel MEDINA / AFP]

A moins de trois mois désormais du lancement des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les professionnels du secteur de la restauration, de la livraison et de la distribution alimentaire se sont réunis ce jeudi 21 mars, afin d'évoquer leurs principales préoccupations.

Ravitaillements possiblement retardés, livraisons compliquées, quartiers placés en zone rouge... Le secteur de la restauration sera incontournable l'été prochain mais son économie risque de rencontrer de nombreux problèmes lors des JO. À l’initiative de la licorne française Choco, qui met en relation les restaurateurs et les fournisseurs via son application, et qui a également développé son propre outil d’intelligence artificielle, de nombreux professionnels du secteur alimentaire se sont donnés rendez-vous ce jeudi 21 mars à Paris, dans le 8e arrondissement.

Au menu du jour, les prises de parole se sont succédées entre les représentants de l'alimentaire, de la métropole du Grand Paris ainsi que de la préfecture de police de Paris. Le principal sujet évoqué, sur lequel les autorités ont pris le temps d'expliciter du mieux possible, reste les conditions d'accès aux zones de livraison dans la capitale, avant et pendant les épreuves sportives des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (26 juillet au 8 septembre). 

«Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris sont une chance pour tout le secteur de l'hôtellerie-restauration. Je souhaite que des solutions soient trouvées, du moins que les discussions tenues aujourd'hui soient constructivent, afin d'optimiser notre travail», a indiqué Guillaume Gomez, représentant personnel d'Emmanuel Macron pour l’Alimentaire, en ouverture des échanges, précisant sa volonté de voir «le savoir-faire français être mis à l'honneur». 

Des accés favorisés pour les logisticiens

Jean-Michel Genestier, maire du Raincy (Seine-Saint-Denis) et en charge de la logistique au sein de la métropole du Grand Paris a évoqué la mise en place d'outils destinés aux professionnels, déployés autour de juin prochain. Parmi ceux-là, on retrouve une carte interactive nommée «j'anticipe les JOP». «Grâce à ce dispositif, un logisticien qui aura besoin de vous livrer, pourra, avant son départ, consulter le meilleur itinéraire pour traverser Paris», a-t-il expliqué, ajoutant qu'un calcul d'itinéraire en temps réel sera disponible durant la période olympique. 

«On aura une possibilité de consulter en direct les zones de livraison disponibles les plus proches. Une expérimentation avait déjà été menée il y a quelques années à Argenteuil (Val-d'Oise), avec succès», a rassuré Jean-Michel Genestier.

«Pourrons-nous traverser les zones rouges ?»

En novembre dernier, CNEWS détaillait les différents périmètres de sécurité déterminés par l'État au plus près des enceintes olympiques. Ainsi, autour de ces infrastructures, par exemple le Grand Palais (8e arrondissement), qui accueillera les épreuves d'escrime, seront déployées une zone rouge, où la circulaton des véhicules motorisés sera interdite, et une zone bleu, un peu plus loin, où l'accès aux véhicules sera réglementé. 

Dans la salle, l'un des invités officiant chez Nespresso a questionné la représentante de la préfecture de police de Paris au sujet de l'accès à ces périmètres. «Pourrons-nous traverser ces zones ? Et seront-elles libérées hors jours d'épreuves», s'est-il interrogé. 

«Les périmètres de circulation rouges et bleus ne sont activés que durant les journées d'épreuves, à peu près 2h30 avant le début de celle-ci, et au maximum 1h après la fin de celle-ci», a expliqué Juliette de Clermont-Tonnerre, conseillère en stratégie et relations publiques auprès de la préfecture de police de Paris. «Concernant les livraisons à vélo, vélo-cargo, il n'y aura pas besoin d'un justificatif particulier pour circuler dans ces zones. Mais pour les véhicules motorisés, des dérogations sont prévues, et le secteur de l'alimentaire est évidemment concerné. Cela étant, il va de soi que les livraisons ne pourront pas intervenir à n'importe quel moment de la journée, les jours d'épreuves», a-t-elle précisé. 

Les livraisons de nuit encouragées 

La préfecture de police de Paris a ainsi encouragé les professionnels à assurer les livraisons et réapprovisionnements de restaurants, magasins, ou directement aux particuliers, sur des plages horaires bien déterminées. 

«La PP travaille en ce moment à identifier les créneaux qui vont pouvoir être utilisés par vous, les professionnels de la restauration et plus largement de l'ensemble du secteur alimentaire. L'objectif est de permettre les livraisons durant les épreuves, là où les flux entrants et sortants des spectateurs sont au plus bas», a précisé Juliette de Clermont-Tonnerre. Ainsi, la préfecture de police de Paris devrait prochainement annoncer que les plages horaires prévues pour les livraisons durant les épreuves devront se faire dès le début de l'échéance, lorsque les spectateurs auront gagné l'enceinte, et jusqu'à 30 minutes de la fin de celle-ci. 

Quid des grands axes reliant Paris ?

Autre point abordé parmi les participants, la circulation via les grands axes, autoroutes et périphérique parisien, plébiscités par ces professionnels pour rejoindre Paris depuis Rungis, a sucité des questionnements. «Qu'est-il prévu concernant les grands axes reliant Paris ?», a de son côté demandé un représentant de la filière des fruits et légumes. 

«Sur Paris, vous avez 185 kilomètres de voies réservées, qui permettront aux athlètes et délégations de circuler librement, ainsi qu'aux transports en commun et personnes à mobilité réduite. Ces espaces ne constitueront qu'une voie sur l'ensemble de l'axe. Le périphérique et les autoroutes ne seront donc pas entièrement neutralisés», a énoncé la représentante de la préfecture de police de Paris. «Sur le périphérique, la voie réservée sera celle de gauche», a ajouté Jean-Michel Genestier.

Enfin, la préfecture de police de Paris a conseillé aux acteurs, lorsque cela est possible, de privilégier la nuit pour effectuer leurs livraisons, afin de bénéficier d'axes fluides. Toutefois, le représentant de la métropole du Grand Paris a indiqué que les arrêtés municipaux qui encadrent les livraisons de nuit ne seront pas levés, bien que «notre rôle est de prévenir les maires, et l'ensemble des populations concernées, afin de "détendre" un peu ces arrêtés de circulation et de stationnement», a-t-il souhaité. 

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